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Internet: Les chiffres clés du 1er trimestre 2022

La plateforme communautaire Hootsuite et l’agence digitale We Are Social ont publié leur “Global Digital Report“, un état des lieux de l’usage d’Internet et des réseaux sociaux, pour le premier trimestre de l’année 2022, qui a vu la barre des 5 milliards d’internautes dans le monde dépassée, soit plus de 63% de la population mondiale.

Voici ce qu’il faut retenir:

06h53 minutes par jour passées en moyenne sur internet

D’après l’étude, un internaute passe en moyenne 06h53 minutes sur le web. C’est 3 minutes de moins que lors du dernier trimestre de 2021. En d’autres termes, nous passons en moyenne 40% de notre temps (hors temps de sommeil) en ligne.

Sur une semaine, cela fait que nous passons plus de 48h en ligne, soit bien plus que le temps légal dans une semaine de travail dans certains pays.

Si l’on cumule les 5 milliards d’utilisateurs d’Internet dans le monde, le nombre d’heures passées en moyenne par chaque personne connectée est de plus de 2 trillions de minutes en ligne chaque jour.

Si l’on essaye de dresser une carte pour voir dans quels pays on passe le plus de temps sur le web, l’on retrouve seulement 2 pays africains au dessus de la moyenne mondiale des 06h53. Ainsi, après les Philippines, où l’on passe en moyenne 10h23 minutes en ligne par jour, arrive l’Afrique du Sud où l’on passe 10h19. Le 2eme pays africain à être au dessus de la moyenne mondiale, c’est l’Egypte, où un internaute passe en moyenne 07h34 minutes par jour sur le web.

Les jeunes et les femmes, les plus connectées

Selon cette étude, moins on est âgé, plus on est connecté. Ainsi, c’est chez les 16-24 ans que le temps de connexion quotidien est le plus haut.

Autre point important souligné par l’étude, quelque soit la tranche d’âge étudiée, les femmes passent plus de temps que les hommes sur le web. Le pic étant de 08 heures par jour en moyenne pour les femmes âgées entre 16 et 24 ans, ce qui veut dire qu’une grande partie de ces femmes passe plus de temps sur le web qu’au lit en train de dormir.

Des inégalités toujours persistantes

Malgré une hausse du nombre de personnes connectées, il reste néanmoins de nombreuses inégalités puisque 2,9 milliards de personnes n’ont toujours pas accès à internet, soit 37% de la population mondiale.

Cette population non connectée est principalement concentrée en Asie du Sud-Est et en Afrique de l’Ouest avec certains paradoxes; comme en Inde. 53% de la population indienne n’est pas connectée à internet, cependant, la population connectée passe plus de temps quotidien sur le web que la moyenne mondiale.

Parmi les autres pays d’Asie du Sud-Est où une large frange de la population est exclue de l’accès internet l’on retrouve également le Pakistan (63,7% de la population non connectée) ou encore le Bangladesh (67,9% de population non connectée).

Cependant, on retrouve des chiffres encore plus hauts dans certains pays africains. En République Démocratique du Congo, 82,1% de la population n’a pas d’accès à internet. Ce chiffre est de 75% en Ethiopie et en Tanzanie.

Autre paradoxe, le Nigéria pays africain produisant le plus de licornes et de startups, 49% de la population reste non connectée. Cela démontre tout le potentiel que peut encore avoir ce pays.

Si l’on se réfère au nombre de personnes, c’est en Chine que l’on retrouve le plus grand nombre de personnes n’ayant pas accès à internet. Ils sont ainsi plus 415 millions de chinois à ne pas se connecter, soit 28,7% de la population totale. Pour comprendre l’ampleur de ce chiffre, la population non connectée en Chine représente près de 14 % de la population mondiale hors ligne.

Selon l’étude menée par Hootsuite, en dehors de certains pays où l’absence d’accès à internet est liée à des décisions politiques (comme en Corée du Nord), le plus gros soucis reste avant tout un problème d’infrastructure et de développement économique. En effet, pouvoir connecter sa population requiert un investissement lourd dans des infrastructures coûteuses. Or les choix des gouvernants sont orientés vers des besoins plus vitaux comme notamment l’accès à l’eau potable ou à l’électricité, encore balbutiantes dans de nombreux pays.

Pourquoi utilise-t-ton internet?

La recherche d’information reste la raison principale raison pour laquelle on utilise internet. En effet plus de 60% des internautes on affirmé que c’était la cause principale de leur connexion au web et ce quelque soit la tranche d’âge des répondants.

En 2ème position, l’on retrouve “Rester en contact avec sa famille et ses amis” pour 54,7% des internautes devant la lecture des news et le fait de regarder des vidéos, séries ou films.

L’éducation en ligne quant à elle occupe une place non négligeable puisque 41% des internautes se connectent à internet pour leurs études ou à des fins d’éducation.

Les chiffres concernant l’accès à la santé et à l’éducation en ligne démontrent une plus grande propension des internautes à recourir à ce genre de pratiques. Ainsi un internaute sur trois affirme que “la recherche de questions de santé et de produits de santé est l’une des principales raisons pour lesquelles ils se connectent aujourd’hui”.

C’est principalement en Amérique du Sud et en Afrique que ces chiffres grimpent. Cela peut s’expliquer selon l’étude par le manque de médecins dans différentes régions de ces 2 continents ainsi que la durée d’attente trop longue pour les rendez-vous physiques. Plus encore, de plus en plus d’internautes “vérifient aujourd’hui les symptômes de santé en ligne chaque semaine”. Par exemple, au Kenya et au Nigéria, plus de 36% des internautes interrogés ont affirmé le faire. Ce chiffre grimpe à plus de 40% en Colombie.

Ce phénomène qui tend à prendre de l’ampleur a commencé depuis la pandémie de la COVID-19 et continue de prospérer. En Asie-Pacifique par exemple, le pourcentage de recours à la télémédecine a doublé depuis la pandémie. Plus encore, on estime que 7 personnes sur 10 recourront à la télémédecine d’ici 2024.

En Afrique, les grandes disparités liées à l’accès à internet fait que l’on observe un continent à plusieurs vitesses. Au total, c’est seulement 7,6 % des Africains qui “utilisent des services numériques pour accéder aux soins de santé, aux traitements et aux médicaments”.

En matière d’éducation, l’auto-apprentissage occupe une place de plus en plus importante dans le temps de connexion des adultes en âge de travailler. En effet, près d’un adulte en âge de travailler sur deux dans le monde “regarde chaque semaine des tutos en ligne, des vidéos ‘comment faire pour’ et du contenu éducatif”.

Utilisation des réseaux sociaux: Des disparités sociales, culturelles et économiques

Il y a aujourd’hui dans le monde plus de 5 milliards de personnes sur les réseaux sociaux, soit plus de 63% de la population mondiale. Cependant l’étude démontre qu’il existe de grands écarts entre les zones géographiques mais aussi entre les sexes.

En effet, il faut savoir que “près d’un quart des adultes des pays à revenu faible ou intermédiaire ne connaissent toujours pas Internet sur les smartphones et ses avantages”. En gros, plusieurs millions de personnes n’ont même pas connaissance de l’existence d’internet. Cela touche principalement les femmes plus âgées et moins instruites des pays pauvres.

Le gap par sexe est également frappant au niveau mondial “puisque les hommes comptent 18 % d’utilisateurs de médias sociaux de plus que les femmes”.

Ce chiffre peut donc être expliqué d’un point de vue social et économique (accès à l’éducation, accès à un revenu, accès aux smartphones…) mais aussi d’un point de vue culturel. Par exemple, en Asie du Sud-Est, les utilisateurs des réseaux sociaux sont pour 71% des hommes contre 29% des femmes.

En Afrique du Nord et en Afrique de l’Ouest, les utilisateurs des réseaux sociaux sont pour 60% des hommes contre 40% des femmes.

Comme l’explique l’étude, “divers facteurs démontrent que, lorsqu’elles ont un accès égal, les femmes ont tendance à utiliser Internet plus que les hommes”, comme c’est le cas en Amérique du Nord ou en Europe.

Un problème de langues?

D’après l’étude, l’accès à internet est intiment lié à l’alphabétisation dans les différents pays: “même lorsque le public a accès à du contenu connecté, ce contenu ne lui est pas nécessairement accessible” explique WeAreSocial qui souligne principalement un problème de langues.

En effet, la capacité de parler d’autres langues que sa langue maternelle dans différentes zones géographique pourrait expliquer certaines inégalités à l’accès à internet, dont la majorité du contenu est en langue anglaise. Ainsi, 6 sites web sur 10 sont rédigés en anglais, alors que les anglophones ne représentent que 17 % de la population mondiale.

Plus étonnant encore, le russe, le turc et le persan sont les trois autres langues les plus présentes sur le web. A contrario, le français, le chinois et l’espagnol sont “sous-représentées dans les contenus web par rapport au nombre de personnes qui parlent ces langues”.

Cependant, comme le révèle l’étude, ce gap d’accès linguistique est à nuancer puisque les outils de traduction en ligne gagnent de plus en plus de terrain et permettent un plus grand accès au contenu à un plus grand monde. Ainsi le mot “Translate” (et ses traductions) figure pour la première fois dans le Top 10 des mots les plus recherchés sur Google.

Mieux encore, dans de nombreux pays, des outils comme les vidéos en ligne, les interfaces vocales et les outils de reconnaissance d’images sont en pleine expansion et contribuent “à rendre le contenu plus accessible aux personnes ayant un faible niveau d’alphabétisation”.

Quelles tendances sur les réseaux sociaux?

Avant toute chose, il faut savoir que pour la première fois depuis la Covid-19, le taux de croissance de nouveaux utilisateurs sur les réseaux sociaux a ralenti. Mais selon WeAreSocial, il existe une explication rationnelle à tout ça: “plus des trois quarts de toutes les personnes sur Terre qui peuvent utiliser les médias sociaux le font déjà, ce qui peut expliquer en partie pourquoi les taux de croissance ont commencé à ralentir” souligne l’étude.

Malgré, cela c’est 326 millions de nouveaux utilisateurs qui sont venus grossir les rangs des réseaux sociaux pour des raisons très diverses.

En effet, selon l’étude il semble que chaque réseau social a un objectif bien déterminé chez les utilisateurs.

Ainsi si Facebook est utilisé pour envoyer des messages à des amis et à la famille, Instagram l’est pour poster ses propres photos et vidéos, tout comme Snapchat.

Le nouvel arrivé TikTok est quand à lui plébiscité pour la recherche de contenu drôle et divertissant, au contraire de Twitter et Linkedin qui sont réputés plus “sérieux” et sur lesquels les internautes cherchent des news et des évènements.

Enfin, Reddit reste la référence pour les marketeurs professionnels où la recherche de contenu lié aux marques est la principale préoccupation des internautes qui utilisent la plateforme.

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