"Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends"
Benjamin Franklin
Tentative de définition
La pédagogie active vise à placer l’apprenant au centre de sa formation, à le rendre acteur de ses apprentissages. Elle s’appuie sur les théories socioconstructivistes qui affirment que l’on apprend en construisant et en s’engageant personnellement, à travers des situations d’apprentissage et en utilisant des ressources matérielles et humaines (Vanpee, Godin & Lebrun, 2008). L’apprentissage actif revêt donc un caractère interactif et collaboratif.
Présentée comme un ensemble de méthodes et de techniques pédagogiques qui suscitent l’activité de l’apprenant (Altet, 2006), la Pédagogie Active est fondée sur le principe (didactique) que l’on apprend en agissant et en interagissant, elle met en avant l’intelligence individuelle et collective et cible des activités cognitives de haut niveau (Cf. Taxonomie de Bloom).
Qu’est-ce qu’on y gagne?
La Pédagogie Active favorise l’implication des apprenants dans leurs apprentissages, ce qui développe chez eux, le sens de la responsabilité, l’autonomie et l’esprit critique. Par ailleurs, les interactions et la collaboration permettent de créer des liens non seulement avec l’enseignant, mais également entre pairs. Ce qui permet la création de communauté d’apprentissage.
La Pédagogie Active permet, non seulement une meilleure intégration des notions et concepts nouveaux mais aussi un transfert des acquis dans les contextes professionnels futurs. Elle s’inspire de situations réelles et signifiantes pour l’apprenant, ce qui permet un meilleur ancrage dans la vie pratique et accroit la motivation.
De par son processus, la Pédagogie Active favorise des apprentissages durables (plutôt que de solliciter la mémoire à court terme) et développe la capacité d’apprendre seul (apprendre à apprendre) pour s’adapter à un monde en perpétuel changement.
Considérée comme une clé de l’engagement, la Pédagogie Active est particulièrement adaptée à la formation d’adultes (études universitaires, formation professionnelle, formation continue).
De quelques stratégies actives
-L’apprentissage par projet
-L’apprentissage par résolution de problème
-L’apprentissage par l’enquête
-L’apprentissage collaboratif/coopératif
-La discussion et le débat
-L’étude de cas
-Le jeu de rôles
-Le brainstorming
-Le jeu
-La classe inversée
-Les cartes conceptuelles/Les cartes mentales
-La mise en situation
-L’enseignement par les pairs
-Le glossaire collectif
-L’atelier
Qu’en est-il de la posture de l’enseignant?
Dans un enseignement transmissif (genre exposé magistral), l’enseignant endosse la posture d’expert. Son rôle est à prédominance didactique: il détermine les prérequis, l’ordre et le type de connaissance à acquérir par l’apprenant et il choisit la façon de transmettre le savoir. Son implication dans la relation pédagogique se limite au contrôle de l’acquisition des connaissances en ponctuant son discours de questions et/ou en prévoyant des exercices pour vérifier la compréhension des notions et l’application des règles. Dans ce modèle, l’enseignant perpétue une relation verticale puisque c’est lui qui tient les rênes du cours (le discours, le rythme, les activités, …).
Dans un contexte de Pédagogie Active, l’enseignant doit tenir compte des styles d’apprentissage de sa cible pour offrir une expérience d’apprentissage équilibrée. Son rôle est de concevoir et gérer des situations d’enseignement/apprentissage favorisant le développement de compétences. Inspirées de la réalité, ces situations offrent aux apprenants l’occasion de mobiliser aussi bien leurs connaissances et représentations antérieures que l’ensemble des ressources mises à leur disposition. Ce qui leur permet d’acquérir de nouvelles connaissances et compétences dans l’action. L’enseignant occupe une place non plus de “détenteur de savoir”, mais de “facilitateur à l’accès aux savoirs” (De Vecchi, 2010).
Le rôle de l’enseignant se trouve donc transformé, il se met tantôt en avant, tantôt en retrait. Il devient davantage animateur, accompagnateur (guide) et médiateur. Il introduit le sujet, créé les conditions d’interaction (notamment un climat favorable à la discussion), stimule l’intérêt et donne envie d’apprendre. Il fait émerger les connaissances tacites des apprenants, les précise, les fait partager avec les autres et les contextualise. Il articule les connaissances, contrôle et oriente le processus d’apprentissage et valide les acquis.
Y a-t-il des freins au changement?
Bien qu’elle semble apporter des réponses à pas mal de problèmes liés à l’apprentissage (déperdition des connaissances, démotivation, …), la Pédagogie Active peine à trouver sa place dans le paysage pédagogique. Les freins sont essentiellement liés au changement d’état d’esprit, de pratiques, d’habitudes et d’attitudes des enseignants. A cela s’ajoute le caractère chronophage de sa mise en place qui nécessite de revisiter les contenus, (re)scénariser les activités, enrichir et diversifier les sources d’information, … L’ampleur de la tâche et l’investissement requis sont souvent sources de désistement.
Lectures à proposerALTET, M., (2006), Les pédagogies de l’apprentissage, 1ère Edition « Quadrige », Paris, PUF
LEBRUN, M., (2007), Théories et méthodes pédagogiques pour enseigner et apprendre, Bruxelles, De Boeck
MEIRIEU, P., (1989), L’école, mode d’emploi : Des « méthodes actives » à la pédagogie différenciée, 4ème Edition, Paris, ESF
VIAU, R., (2009), Motivation en contexte scolaire, 2ème Edition, Bruxelles, De Boeck
Ressources consultées:https://www.profweb.ca/publications/dossiers/la-pedagogie-active
https://pedagotheque.enpc.fr/2016/05/04/quest-ce-que-la-pedagogie-active/
https://www.educationalternative.fr/2018/10/11/quest-ce-que-la-pedagogie-active/
http://www.pedago.re/les-8-cles-de-la-pedagogie-active/
http://www.formavox.com/pedagogies-actives-ludiques-participatives/