Selon le rapport annuel d’Artprice, les œuvres digitales en NFT représentent désormais 2% du marché de l’art global en 2021. Un phénomène qui booste les ventes, mais qui libère aussi les artistes de plusieurs contraintes.
Un lien direct entre le créateur et le propriétaire à travers un contrat intelligent: voilà ce qu’offrent les NFT. Et pour les artistes, c’est une réduction drastique des intermédiaires, et donc des coûts. Les exemples se multiplient cette année de sorties majeures dans différentes industries artistiques qui sont passées par cet outil: l’un des plus gros vendeurs du Rap français, Booba, à sorti son dernier clip “TN” accessible uniquement en NFT et le résultat est très lucratif. 5000 cartes vendues rapportant plus de 500.000 euros au rappeur mais surtout, il touchera 10 à 15% sur chaque échange ou revente.
À Tunis, le fameux caricaturiste “_Z_“ à inauguré la tendance en mettant en vente 10.000 pièces collector de son mythique flamant rose en NFT.


Une histoire de tendances
NFT renvoie à “Non fungible token” un jeton numérique unique qui peut être une œuvre d’art ou un objet, ou encore une publication Instagram. “Cette technologie permet de créer de la rareté dans le monde du numérique, jusqu’ici dominé par la copie” explique le crypto-journaliste Rémi Bigot.
C’est donc à travers un système d’unicité du produit, une sorte de certificat d’authenticité incopiable et transitant par la blockchain que fonctionnent les NFT.
Dopés par la crise du Covid-19 qui redirige l’art vers le numérique, les œuvres digitales en NFT représentent désormais deux-tiers de la valeur des ventes en ligne. Attirant les collectionneurs et les artistes, les NFT mêlent l’accessibilité du numérique, la liberté de la crypto-monnaie et une part d’authenticité qui séduit les clients.
Sortir des contraintes
Pour les artistes, c’est différentes problématiques qui sont résolus par ce système. À titre d’exemple, on pense à la contrainte du physique pour la photographie, la peinture sur toile ou même la sculpture. Ajouté à cela, les coûts nécessaires à l’exposition. Pour la musique ou le cinéma, c’est une sortie des logiques de maison de disques et des boîtes de production. Plus besoin d’avoir une arrière garde qui se charge de la distribution et de la promotion. Sachant que ces structures concentrent une grande partie des gains sur les ventes privant les artistes de l’exploitation entière de leurs œuvres jusqu’à s’impliquer souvent dans le processus créatif pour standardiser le produit. Ainsi, un artiste ayant développé sa communauté sur les réseaux sociaux peut s’affranchir de ces organes en vendant directement son contenu en NFT.
Une petite révolution, donc, mais qui reste conditionnée à la capacité d’attraction sur le digital et à la durée de vie de cette tendance. Si de nombreux outils ont impacté l’art depuis la révolution digitale à travers le financement participatif et les plateformes de dons, les jetons non fongibles pourraient s’imposer sur le long-terme comme un refuge à la standardisation des créateurs par les différentes industries artistiques.